Financement start-up : faut-il beaucoup d’argent pour se lancer ?

Financement start-up

A-t-on réellement besoin d’argent pour créer son start-up et se lancer ?

La question du financement de sa start-up ou de son projet entrepreneurial se pose pour tout porteur de projet : certains décident parfois de retarder leur projet voire d’abandonner en pensant que leur financement est insuffisant. Pourtant il ne faut pas forcément avoir un montant élevé pour lancer et créer sa start-up. Une masterclass organisée par l’accélérateur de projets Startup Banlieue le 12 mai à l’INCO Paris portait sur ce sujet, avec un retour d’expérience et des réponses apportées par quatre entrepreneurs (très) inspirants. Découvrez leurs conseils et ce qu’il faut en retenir dans cet article.

Les différents types de financement start-up

Avant d’entrer dans le vif du sujet rappelons qu’il existe plusieurs moyens de financer sa start-up ou son entreprise, chacun ayant des avantages et des inconvénients :

Financer sa start-up sur ses fonds propres

C’est généralement le cas en début de projet, mais cela dépend des ressources financières du porteur de projet ou des associés.

La love money pour financer son projet

La famille et l’entourage proche du porteur de projet peuvent lui faire un prêt personnel sans intérêt qu’il remboursera dans un délai plus flexible qu’avec une banque.

Le financement participatif ou crowdfunding type Ulule

Un type de financement qui nécessite une bonne communication pour séduire ceux qui vous soutiendront à travers un don, une contribution financière ou un prêt.

Un prêt bancaire, classique mais pas automatique

Pas si simple car la banque demande un apport minimum au porteur de projet avec des garanties, sans parler du remboursement des intérêts.

Les business angels

Des investisseurs privés qui financent des start-up en misant sur leur potentiel.

Les aides à la création d’entreprise

Sous forme d’ACRE, de crédits d’impôt (CII, CIR), d’aides régionales ou des programmes de la BPI…

Les concours pour start-up

Des évènements qui offrent des opportunités pour rencontrer des investisseurs et agrandir son réseau, tout en obtenant une dotation ou une contribution financière pour les gagnants comme Talents des cités…

Retour d’expérience d’entrepreneurs sur le financement de leur start-up

Entrons dans le vif du sujet : a-t-on réellement besoin d’argent pour lancer son projet entrepreneurial ?

Rappelons que chaque start-up, chaque parcours d’entrepreneur et chaque projet est unique et différent, ce qui est une véritable richesse.

Lors de la masterclass du 12 mai nous avons souhaité mettre en avant des entrepreneurs qui ont lancé leur projet après être passé par le week-end Startup Banlieue. :

Ahmed Belabbas

Fondateur de Reenbow. Il a lancé Mirabo, une application de réalité virtuelle pour apprendre l’anglais de manière ludique.

Aurelien Gabdou Baroa

Fondateur de Ball’n connect. Une application mobile pour améliorer la pratique du basketball en France.

Chedli Ben Hassine

Fondateur de Lanslot. Le premier réseau social de gamers.

Samy Bouguern

Fondateur de Robert app. Une solution de gestion pour les clubs de foot amateurs.

Intervenants Startup Banlieue Hommes souriant

Passer de l’idée d’un business au lancement de son activité

Beaucoup de personnes ont des idées de projet entrepreneurial, mais peu les mettent concrètement en application, par peur de prendre des risques, en raison du syndrome de l’imposteur ou pour d’autres raisons.

Une citation qui nous parle et nous fait penser à ces entrepreneurs :

Le succès arrive toujours lorsqu'une opportunité rencontre la préparation.

Albert Einstein.

Ahmed, Aurelien, Chedli et Samy sont passés de l’idée au lancement de leur projet en partant d’un besoin identifié qui les concernait eux-même directement ou bien leurs proches :

Robert app

Robert app a été lancé par Samy pour simplifier sa gestion d’association à la base, étant donné qu’il est président du club de football Rouen Sapins FC.

Ball'n connect

Ball’n connect a été lancé par Aurélien en partant d’un constat simple : passionné de basket, à chaque fois qu’il changeait de ville, il perdait sa communauté basketball avec qui, il jouait d’habitude. Il a rencontré son associé lors d’un weekend Startup Banlieue en 2018 et ils se sont lancés.

Lanslot

Lanslot est aussi parti d’une passion de Chedli pour les jeux vidéo : il arrivait à fédérer la communauté de joueurs de jeux vidéo dans des salles physiques, et a voulu aller plus loin en le faisant via une application mobile.

Mirabo

Pour Mirabo, à la suite d’une formation de développeur web, Ahmed a décidé de créer une application web pour aider sa fille à jouer sur sa tablette de manière ludique.

Participants Startup Banlieue Homme bras croisé

Une fois que l’idée est là, que le projet se lance comment financer sa start-up ?

Et comment prouver qu’elle a du potentiel ?

Financer sa start-up tout en jonglant avec ses contraintes

Est-ce possible de faire une levée de fonds en partant d’une simple idée qu’on partage avec des investisseurs ? Dans la réalité pas forcément.

Alors comment nos entrepreneurs ont financé leur start-up tout en développant leur projet entrepreneurial ? Par une combinaison de financement d’entreprise dont on a parlé plus haut et beaucoup de persévérance :

Robert app

Samy s’est lancé à partir de ses fonds propres ainsi que d’un micro-crédit de 10 000 euros financé par 52 contributeurs via la plateforme en ligne Mycrocredit lancée par Akacha Dahmani.

Ball'n connect

Aurélien est passé par la plateforme de crowdfunding Ulule où il a levé 8000 euros avec 166 contributeurs.

Lanslot

Chedli a privilégié le love money pour commencer auprès de son entourage. Puis a réalisé un prêt d’honneur de 15 000 euros, un emprunt de 30 000 euros de la BNP puis récolté plus de 7000 euros grâce au crowdfunding (Ulule). Le but étant de faire un prototype pour séduire ensuite des investisseurs et lever des fonds : 300 000 euros levés deux fois grâce à 45 personnes.

Mirabo

Ahmed a développé son application par lui-même pour commencer puis l’a fait tester par sa fille et ses voisins qui ont adoré le concept. Il l’a coconstruit en partant de leurs retours par bloc de fonctionnalités en partant de ses fonds propres. Pour développer son entreprise il a tenté de séduire des business angels sans succès malgré les KPI de l’application. Il a alors sollicité son réseau personnel : 200 personnes ont investi dans son projet puis 2 entreprises l’ont rejoint, ce qui lui a permis de lever 1 million d’euros avec beaucoup de persévérance !

Portrait participant Startup Banlieue Homme chemise bleue

Utiliser son financement au mieux pour faire décoller son projet

Même si un porteur de projet reçoit le financement nécessaire, de manière complète ou petit à petit, il est important de bien gérer ses finances pour éviter de se brûler les ailes.

Entourez-vous et apprenez auprès des meilleurs pour devenir meilleur pour Aurélien. Chaque personne dispose d’une expertise que vous n’avez pas forcément, mais vous seul avez la vision et les objectifs souhaités pour votre projet.

Mieux vaut évaluer ses besoins financiers et ses coûts en fonction de ses contraintes d’après lui : chaque prestataire, comme un développeur, propose des tarifs différents. Avec l’essor des freelances basés en France ou à l’étranger à chaque entrepreneur de choisir ce qui lui convient pour faire son MVP (Minimum Viable Product, la première version de votre produit). La méthode du lean startup permet de valider son idée rapidement en la confrontant au marché tout en investissant peu au démarrage. Elle permet de prouver l’intérêt de clients pour le projet.

Dans certains incubateurs, les agences de développement ou marketing par exemple demandent le budget maximum des start-up pour leur proposer des offres dans cette fourchette : forcément le budget explosait, Ahmed préconise de toujours négocier avec ces prestataires et arriver préparer, avec un discours sur son projet, ses besoins et attentes. Vous avez besoin d’un prestataire mais le prestataire a aussi besoin de vous.

Et la levée de fonds ? Bonne ou mauvaise idée ?

Aujourd’hui pour se lancer on a moins besoin d‘argent qu’avant. Mieux vaut tester son marché avant de viser la levée de fonds, tout dépend de l’activité et de l’avancée de son projet.

Samy a choisi de développer son application en travaillant d’abord avec un prestataire étranger : il a testé le prototype avec son club, vu que ça fonctionnait bien c’est passé dans un réseau de clubs de football. Une fois que l’idée et le concept ont été validés, la société a été créée et les financements recherchés.

Évitez de penser à la levée de fonds en début de projet car le premier frein d’un entrepreneur c’est lui-même d’après Ahmed. Il a développé plusieurs versions de Mirabo avant que son projet s’accélère et se développe.

Pour faire une levée de fonds, Aurélien conseille d’évaluer le financement nécessaire pour son projet en faisant des devis auprès de plusieurs prestataires : faîtes-en la moyenne pour avoir une idée globale de vos besoins.

Chedli a réussi à faire des levées de fonds auprès de business angels, cependant leurs exigences quotidiennes par rapport à leur apport étaient nombreuses, ce qui a créé des tensions. Pour faciliter sa levée de fonds, mieux vaut concrétiser votre projet via un prototype travaillé pour arriver à lever des fonds.

Lanslot a généré 100 000 euros de chiffre d’affaires en une année et suscité l’engouement d’environ 800 000 joueurs, pourtant ce n’était pas assez pour certains investisseurs, qui lui reprochaient un manque de maturité lorsqu’il a souhaité lever 2 millions d’euros pour s’internationaliser. Un autre fond d’investissement a accepté de le financer avant de changer de décision à la dernière minute. 9 salariés ont dû être licenciés et des investisseurs ont investi dans d’autres start-up après lui avoir posé des questions sur son projet et glané des idées : le monde des start-up est glorifié mais la réalité n’est pas toujours aussi reluisante.

Conseils et tips de nos entrepreneurs : persévérer et se réinventer

Chedli ne s’est pas laissé démonter par son expérience avec Lanslot : il en retient le positif notamment avoir réussi à fédérer presque 1 million de joueurs en France et fait un chiffre d’affaires à 6 chiffres en un an. Il en a aussi tiré des leçons, a réussi à trouver des réponses pour découvrir qui il était et a décidé ensuite de monter sa propre agence de marketing tout en étant influenceur. Il souhaiterait aider des porteurs de projet à ne pas revivre ce qui lui est arrivé en essayant de révolutionner le monde des fonds d’investissements. Une affaire à suivre.

Le meilleur investissement à faire pour Ahmed est d’investir sur soi-même en se formant, comprenant son marché, demander des retours d’expérience auprès d’autres entrepreneurs, développant son réseau qui a une grande importance quand on entreprend. Et il faut essayer de se réinventer et d’innover constamment, car quand on est précurseur la concurrence essaye de se calquer sur ce qu’on fait, il faut avoir une longueur d’avance. Mirabo fait partie du top 3 des jeux made in France, avec des stocks régulièrement épuisés sur Amazon.

N’hésitez pas à penser au crowdfunding ou crowdlending pour financer votre projet car cela vous poussera à atteindre vos objectifs. Tout en voyant que votre projet attire.

Le storytelling est important lorsque vous pitchez votre projet : adaptez votre discours à chaque interlocuteur que vous rencontrez. Cela peut vous permettre d’obtenir des financements ou gagner des concours d’entrepreneurs.

Visualisez vos objectifs et posez des jalons pour réussir. Et n’hésitez pas à faire appel à des Investisseurs étrangers, plus enclins à payer mais faîtes attention à rester actionnaire majoritaire de votre entreprise.

Pour maîtriser sa croissance il faut garder la tête froide : soyez créatif, prenez les bonnes décisions par vous-même tout en demandant l’avis de votre entourage, mais vous devez être maître de vos décisions. Et analysez votre croissance pour faire des ajustements quand c’est nécessaire.

Devenir entrepreneur : savoir saisir les opportunités avec Start up Banlieue

Tout le monde peut devenir entrepreneur et créer son entreprise ou sa start-up. Mais cela ne plaît pas et ne convient pas forcément à tout le monde.

S’entourer des bonnes personnes peut aider à prendre la décision de se lancer et à accélérer son projet. C’est pour cela qu’on organise un week-end de détection de projets de start-up, la ligue start up banlieue le week-end du 17 au 19 juin à Epitech au Kremlin-Bicêtre.

Plus qu’un start-up weekend qui dure un week-end et laisse les lauréats se frayer un chemin seuls dans la jungle de l’entrepreneuriat ensuite, l’évènement a lieu en 4 temps :

Le mercato

Les candidats s’inscrivent sur le site, ils sont alors sélectionnés si leur projet ou leur profil tape dans l'oeil de nos dénicheurs de talents. Les équipes sont ensuite constituées pour la prochaine étape.

La détection

Le week-end du 17 au 19 juin, comme un match qui se joue sur 52 heures et se termine par un pitch devant un jury, qui choisit les 10 meilleurs projets pour intégrer le centre de formation.

De juin à novembre 2022

Les 10 projets sélectionnés à la fin du week-end de détection intègrent le centre de formation : un mentor dédié ainsi que plusieurs workshops pour confronter leurs idées au marché.

La finale

Le 26 novembre, où chaque équipe devra proposer le meilleur pitch et faire une démonstration de son produit pour tenter de remporter le grand prix, devant un public et un jury de folie.

Si vous êtes :

Un porteur de projet avec des idées
Une personne souhaitant mettre ses compétences et son expertise au service d'un projet
Une personne curieuse qui souhaite se challenger pendant un start up weekend atypique
Une personne souhaitant s'associer avec des porteurs de projet
Une personne intéressée par l’entrepreneuriat mais qui ne sait pas par où commencer
Ou si vous connaissez des personnes qui seraient intéressées, partagez, ça peut en inciter beaucoup à se lancer

Notre conseil : foncez et inscrivez-vous à la Ligue Startup Banlieue, dans tous les cas vous serez gagnants.

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